Comme bon nombre d’églises normandes, celle de Claville fut ruinée pendant la guerre de Cent ans et reconstruite aux 15e et 16e siècles. Les carrières de Beaumont le Roger et de la forêt d’Evreux ont fourni les matériaux de ce curieux édifice. 1517 est gravé dans l’oculus du clocher sans que l’on sache exactement à quel événement corresponde cette date. Le plan comporte une large nef avec un choeur à trois pans auquel est accolée une tour carrée avec les fonts baptismaux. Cette tour est surmontée d’une flèche octogonale.

La façade est surmontée d’un grand fronton rectangulaire aux rampants garnis de crochets. Elle est percée d’un portail de style François 1er décalé sur la gauche. La por te est en anse de panier encadrée par des pilastres à chapiteaux plats. La salamandre qui figure sur la façade dans une coquille, laisse supposer la date de 1530 pour la finition de cette façade. La partie principale de la nef est dans le prolongement du choeur et sa partie droite dans le prolongement de la tour carrée dont l’ouverture sur la nef n’est ouverte que depuis une vingtaine d’années.

Chacun des murs de la nef est percé par cinq petites baies en tiers-point, à meneaux, ornées de vitraux polychromes, les uns contemporains des fenêtres (Saint Pierre, Saint Nicolas, Saint Roch, saint Sébastien, vie de Saint Jean-Baptiste), les autres du 19e siècle du maître verrier Duhamel-Marette d’Evreux. Le choeur et le rez-de-chaussée de la tour sont voûtés sur croisées d’ogives à nervures prismatiques. Dans l’entrée de la nef on peut voir une statue en pierre de Saint- Martin datée du 16e voir du 15e. Sur la litre seigneuriale figurent les armes de la famille Carrey. Datée de 1793, l’horloge a rythmé la vie du village pendant près de 200 ans.

Elle est exposée sur son socle original dans l’église. Le pendule démesuré avait la particularité de descendre des hauteurs de la tour 9.16 m plus bas où oscillait la lentille en fonte au milieu d’une fosse creusée dans le pavé de l’église avec ses 3 poids en pierre. Un patrimoine horloger unique à découvrir.

JACQUES BERGER